dimanche 23 août 2009

Délices de l'espagnol

Petits enchantements de cette belle langue qui est une ballade interminable, et qui permet toutes sortes de détours...


- Mon coloc Claudio, le jour de ses 30 ans : "Tengo veintisiempre"
forever young...


- Après une petite maladresse de ma part, le cendrier renversé par terre : "El suelicero!"
(contraction de suelo, le sol, et cenicero, le cendrier)


- Parlant de la politique au Panama, avec un ami: "El reino del tropicapitalismo!"
(reino = royaume)

- Préparant une soirée... : "la copeteration"
(contraction de copete, quelque chose à boire (alcoolisé bien sur) - intraduisible, et cooperation)

- un dimanche soir : "el fomingo"
(contraction entre fome, moche, et domingo, le dimanche)
En Chile, nunca hay fomingos... El Pagano siempre abierto!!

J'adore...

Tchaito! (petit tchao)

PS : article prétendant à des additions tout au long de l'année... envoyez moi vos petites découvertes!

samedi 15 août 2009

Petit voyage entre amis

Bon bon, après 3 semaines au Chili je me décide enfin à donner quelques nouvelles… A vrai dire c’est la première vraie journée que je passe tranquillement dans mon nouveau chez moi, une vieille maison colorée typique de Valparaiso, en coloc avec 6 chiliens et une allemande. Bref, du coup j’ai du retard alors je vais passer rapidement sur la première semaine, même si c’était une chouette semaine : dès mon arrivée, j’ai fait du couchsurfing (pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un site internet qui permet d’être hébergé gratuitement chez des gens qui aiment rencontrer des étrangers, à recommander sans hésitation) à Viña, la ville voisine de Valparaiso chez Ricardo et ses 3 colocs du Panama… Au programme : boire du maté, fumer la pipe, rencontrer toute la communauté centraméricaine du coin, assister à des entrainements de capoeira sur la plage, flaner dans les rues colorées de Valparaiso avec mes compagnons de sciences po, fêter le nouvel an maya, célébrer l’amour des peuples dans la cabane en bois des hippies du coin, passer un week end à Santiago avec des espagnols, une canadienne, deux chiliens et un vénézuelien (le programme, se composant d’un jour dans un parc d’attraction et un autre dans une patinoire est plutot éloigné de ce que j’aurais imaginé mais s’est avéré plutot rigolo, même si du coup je n’ai rien vu de Santiago…) ; et bien sûr : aller en boîte… Parce que moi, ardente réfractaire de ce plaisir nocturne, me suis trouvée une réelle âme de clubbeuse. Enfin il faut dire aussi que les boîtes d’ici n’ont rien à voir avec nos discos françaises, danser sur les tables pieds nus sur du reggaeton, c’est super rigolo… !

Bon donc après cette semaine assez folle, je réunis mes affaires qui se trouvent dans 4 lieus différents (une partie à Viña, une autre à Santiago et d’autres morceaux à Valpo !) chez Jean Jacques, compañero de science po, prépare mon sac et nous sautons, avec Renaud, autre compañero, dans un bus de nuit, direction : La Serena !



Arrivés à 6h du matin, nous remontons l’avenue principale de la ville - accompagnés de deux chiens errants qui ici partagent des bouts de chemins avec les voyageurs en tous genres – pour assister au lever de soleil sur la plage…














La mer, les montagnes, le phare : la vue est magnifique et la ville, encore endormie, est toute calme.



Petit moment cliché : rencontre de deux autres backpackers chiliens, donnant naissance à un dialogue assez rigolo du genre : « - Salut vous êtes des backpackers ? » « Ah ouais, cool, vous aussi ! » et si on regardait tous ensemble la mer en silence, en partageant une pipe…



La matinée s’avançant, nous allons faire un tour au marché artisanal du coin en attendant le réveil d’Estelle et Marion, deux autres françaises de sciences po que nous devons retrouver… Après avoir acheté des grosses laines de bébés alpaguas, en bons touristes que nous sommes, nous retrouvons les filles à l’hôtel, où nous nous offrons une sieste bien méritée. L’après midi, on enfile nos chaussures de marche, direction coquimbo, un port de pêche dans la ville à coté, pour voir les pélicans qui envahissent les bateaux. Mauvais calcul : ici le soleil se couche assez tôt (c’est l’hiver) et nous n’arriverons pas à temps… On se fait donc prendre en stop dans un pick up, et hop tout le monde à l’arrière les cheveux aux vents pour assister au coucher de soleil le long de l’avenue de la mer… Après une pause photos sur la plage, nous allons manger des fruits de mer à coquimbo avant de rentrer à l’hôtel et papoter avec les proprios autour d’un asado (barbecue, ici sport national).











Le lendemain, lever à 7h pour prendre une navette à 8h, direction Punta de Choros. La route est magnifique, la côte à gauche et les montagnes à droite. Nous finissons sur une piste poussiéreuse dans un semi-désert composé de sable, de roches et quelques cactus. On aperçoit des alpaguas au loin (famille du lama). Le village est tout petit, et désert car la saison touristique est plutôt l’été.



Petite ballade sur le port, on fait tomber la chemise le temps de quelques photos pour un clin d’œil à nos amis qui ont froid, et on trempote les pieds (l’eau est glacée !).







(j'assume moyennement la première photo!)



jean jacques et le saint protecteur des pêcheurs qui veille sur le port... Les signes religieux sont très présents au Chili

On parle un peu avec les pêcheurs du coin et on finit par acheter 5 poissons, fraichement pêchés (sous nos yeux) au harpon, que l’on déguste le soir… Un délice !





Le pêcheur vide les poissons, tandis que les mouettes se battent au dessus de nos têtes pour récupérer les restes


Le lendemain nous voulons prendre un bateau, pour aller sur l’île en face (réserve de pingouins, lions de mer, dauphins…) mais le temps ne le permet pas alors un peu déçus nous rentrons à La Serena. Nous louons une voiture pour aller le soir à Vicuña, ville principale de la vallée de l’elqui. Après quelques frayeurs sur la route (on a pris beaucoup de sens interdits et toujours pas compris où était affiché le sens des routes !), nous arrivons à Vicuña et décidons de sortir en boîte… Succès assuré de l’accent et des yeux français ! Nous finissons à 5h du matin au dessus du village dans la montagne à boire, parler et fêter l’anniversaire d’un sympathique chilien rencontré en boîte…
Grasse matinée le lendemain, nous flanons un peu dans la ville et allons à l’office du tourisme le soir pour acheter des tickets pour l’observatoire du coin (la vallée de l’elqui est un lieu privilégié pour observer les étoiles car le ciel y est dégagé 360 jours par an…) Pas de chance, nous sommes dans les 4 jours restants ! Nous entendons alors parlé par hasard d’une fête populaire dans le village du coin… Nous y sommes reçus comme des rois, déjà chacun un verre de vin chaud à la main et des galettes de maïs à grignoter alors que personne n’est servi… Les gens sont très étonnés de nous voir ici (c’est une célébration du peuple diaguita, indigènes du coin chassés par les espagnols) mais aussi très curieux… On danse, joue de la musique, chante des chansons révolutionnaires :
« El pueblo unido
Jamas sera vencido ! »
(le peuple uni, jamais ne sera vaincu)
Puis la soirée s’avançant, des chansons paillardes… (vidéos sur latetealambert.over-blog.com)
Anecdote de fin de soirée : jean jacques, qui a développé un rapport de possession mâle à la voiture a donc les clés dans sa poche et s’exclame, les lèvres violettes comme témoin du gout délicieux du vin : c’est paaaas moooi qui conduiiiiit ! en trébuchant joyeusement et faisant tomber les clés… T’as raison, c’est pas une bonne idée !
Le matin, on prend la voiture ( j’ai pu conduire un peu dans la montagne chilienne, c’est irréel !) pour aller à Pisco Elqui, petit village perché dans les montagnes et centre de fabrication du pisco, l’alcool chilien par excellence. Le paysage est magnifique, nous sommes entourés par les Andes qui culminent en moyenne à 4000 m !






Une sorte de désir primaire se réveille alors en moi et je tente de motiver mes compagnons pour une ballade à cheval… Marion, la seule emballée, sera enchantée par deux heures de marche à flanc de montagne guidé par un cow boy local, et un retour de nuit sur une pente à 45 degrés ou le cheval se laisse simplement glisser… (sensations garanties !)(les photos à cheval sur marionenchile.blogpsot.com)






Le soir, nous pouvons enfin aller observer les étoiles à l’observatoire.

Retour le lendemain à La Serena, où nous retrouvons une dame rencontrée à la fête du village et qui s’avère en réalité être la femme du maire socialiste de la ville. Après avoir détourner un agent de la commune pour nous faire une visite privée de la ville, avec entrée gratuite dans les musées, nous la retrouvons le soir avec sa fille et sommes invité au restaurant… N’ayant pas beaucoup d’expérience en restauration (du moins, pas du coté de l’assiette), c’est surement le resto le plus guindé que j’ai pu faire (stupeur : on nous amène les serviettes sur un plateau et on nous les donne avec une pince…) (d’ailleurs douée comme je suis j’ai réussi à y mettre le feu en la posant sur une bougie…). Plateau de fruits de mer fraichement pêché pour l’apéro, accompagné d’un pisco, puis congre et risotto de champignons avec un très bon vin du coin, tout en parlant de la dictature et de l’immigration en France, une soirée vraiment magique. Comme dirait Lamberto, on a le cul bordé de nouilles !
On se fait raccompagné au bus, pour un retour ensommeillé et pleins de rêves dans notre chère ville… !